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Jean-Charles Hoffelé, ARTAMAG'

LE PLAISIR

"Finalement, les 20 et 21 décembre 2010, dans la belle acoustique naturelle de la Schweighofer Saal de Salzbourg, Demus retrouvait l’élan, la flamme élégante, le giocoso piaffant de sa version princeps mais avec cette fois sous ses doigts une merveille qu’il chérissait particulièrement, un somptueux Hammerflügel sorti en 1835 de l’atelier de Johann Michael Schweighofer, celui-là même qui donna son nom à la salle où eut lieu l’enregistrement. Demus aimait tant cet instrument qu’on raconte qu’il s’enfermait des après-midis durant pour le simple plaisir de le jouer dans la plus stricte intimité.

De son clavier vif, de ses timbres pleins, il lui rend bien cette affection dont les sourires, les élans dansés vont comme un gant à cette Truite magique à force d’élégance et d’entrain, Demus se faisant littéralement porté par le violon enchanté de Thomas Albertus Irnberger qui cambre le jeu de ses amis.

La même joie très simple, évidente, embaume le bien plus rare Adagio e Rondo concertante en fa majeur avant que, en coda, resté seul, Jörg Demus ajoute le second des trois Klavierstücke D. 946, révélant l’une des qualités les plus singulières de son art : la tendresse de son cantabile."

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